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Madamoiselle Mani rentre en scène

30 septembre 2008

+La voix de Dieu+

Nous arrivons enfin...bientôt au chapitre charnière. celui que j'apelle:"le chapitre où tout bascule" autrement dit l'élément déclencheur fait son apparition (roulement de tambour). j'espère que ça n'a pas été trop long (ne me lancez pas des tomates..du moins enlevez les conserves ;_;)

Préparez vos mouchoirs aussi, ça peut toujours servir.

Chapitre 19 :

Le voyage fut pénible et éreintant du moins pour toi. Max nous confia plus tard qu’il avait l’habitude de voyager avec son père archéologue et ne craignait donc point les flots impétueux. Il se levait chaque matin pimpant et frais pour une nouvelle journée alors que toi le roulis des vagues te procurait un raz de marée gastrique que tu devais souvent aller épancher par-dessus bord. Max était chaque fois à tes côtés, levant tes cheveux et  caressant doucement ton dos courbé pour t’encourager. Il veillait aussi comme une mère poule à te réhydrater et à te nourrir convenablement et tu ne semblas pas t’amincir malgré tes fréquents vomissements.  Mais outres ses soins physiques tendres nous le découvrîmes véritablement lors de cette traversée. Il restait souvent à tes côtés d’abord à une distance respectable pour ne pas t’effrayer puis ta confiance augmenta comme une petite graine, grosse comme un grain de moutarde pour finir par devenir aussi forte et vigoureuse qu’un cèdre du Liban quand tu finis par poser ta tête sur ses genoux. Si elle avait la force du cèdre elle en avait aussi sa fraîcheur et son apaisement. Je me surpris souvent à penser en vous regardant que vous étiez pour chacun de vous des oasis réciproques. Il se confiait à toi comme il ne l’avait jamais fait sachant qu’il n’était pas obliger de sourire ni de faire semblant, son âme s’ouvrait sous la douce pression de ton empathie. Quand à toi, je ne t’avais jamais vu tant rire aux éclats et plaisanter, la mélancolie si lourde qui te rongeait, semblait fondre sous la réconfortante chaleur de ses yeux verts. Il nous raconta sa vie passée en Finlande et sur la trace de trésors anciens avec son père. Nous fûmes avec lui quand il découvrit Miroir, son innocence, dans ce palais des milles et une nuit. Nous pleurâmes la mort de son père et l’abandon de sa mère. Nous portâmes avec lui sa si lourde malédiction et sa future  rédemption. Je ne pouvais m’empêcher de sourire en vous regardant, là où l’attention d’Ael il y a quelques années m’avaient fait rentrer en rage, ici elle m’apportait joie et réconfort.

Je me réveillais souvent la nuit et surprenait Max dans ses nombreuses insomnies, vérifier si tes couvertures étaient toujours bien remontées et te scruter pendant un long moment  puis son regard se perdait par le hublot dans l’immensité des flots baignée par la lumière blafarde de la lune. Son regard était impénétrable je ne parvenais pas à discerner ce qui s’y cachait. Quand j’y repense, aujourd’hui, se pourrait-il qu’il ait senti le destin tragique qui l’attendait dans un sursaut de clairvoyance ou dans une simple prémonition lugubre…

Les jours passèrent et  nous  accostâmes par un après-midi glacial et venteux du mois de décembre au Port de Saint Pétersbourg. Quand nous sortîmes de la calle qui nous servait de cabine nous fûmes estomaqués. La Neva se déployait devant nous comme un ruban de métal fondu perpétuellement agité par des impétueux ressacs et remous. Elle se cognait avec fracas le long des quais recouvert d’un majestueux granit gris formant ainsi une avenue principale où se pavanaient des somptueux édifices qui rivalisaient de beauté et de magnificence.

-« Bien les jeunes amoureux c’est ici que s’arrête notre traversée …Soyez prudents et que Dieu vous protège » le bourru capitaine avait prononcé ses recommandations d’une voix rude mais j’étais persuadé qu’il y avait placé toute la tendresse dont il était capable. A notre droite s’étendait le palais de Catherine la grande à gauche l’académie Impériale et l’université où se côtoyaient le fleuron de l’intellect et artistes russes. Max te prit la main pour t’aider à descendre sur le quai et il ne semblait décidé à la lâcher tu ne protestas pas te contentant de serrer la sienne plus fort et te parant de ton fameux sourire espiègle et énigmatique. Quand j’émis un huissement de taquinerie  tu te retournas vers moi et me tira la langue comme une enfant de six ans, ce qui provoqua notre rire intérieur à tout les deux.

-« Lore pardonne moi pour cette question mais je ne comprends pourquoi tu veux retrouver ton père si il t’a… accusé de la mort de ta sœur ? » Nous marchions le long des quais nous pâmant sur la splendeur et les couleurs chatoyantes des bâtiments. Tu stoppas net ta marche et conscient de ton malaise soudain il se mordit la lèvre. Tu t’étais aussi confiée à lui du moins sur ton histoire avec ta moitié, ta sœur jumelle défunte.

-« Ma mère ma peu parler de mon père. Elle m’a juste dit qu’il était prêtre ici dans la Cathédrale Saint Andréa et qu’il était tombé fou amoureux d’une de ses paroissienne, ma mère. Elle était un écrivain très douée à L’académie mais une artiste quand même. Mon père provenait d’un milieu aisé. Pour vivre leur amour ils ont du fuir la noblesse et le Clergé, opposés tout deux à cette union…Même si il m’a accusé de meurtre  pour pouvoir vaincre tout mes fantômes j’ai besoin d’être face à lui » J’étais si fière de toi. J’avais vécu 3 ans avec toi. J’avais vu ta peine et ton désespoir. Tes peurs et souvenirs sombres qui t’avaient contraint au mutisme pendant de longs mois et là tu étais devant moi; fière et droite ton regard et tout tes esprits fixés vers le but douloureux que tu t’étais fixé. Fière était un euphémisme et mon cœur se serra sous l’émotion. J’aurais voulu te prendre dans les bras que je n’avais pas mais c’est Max qui s’en chargea. Si vite que tu eus le souffle coupé. Il te serra contre lui tendrement, t’enlaçant de toute la force de son amour.

-« Max… ? »

-« Lore je…Tu es courageuse » Son ton était si doux et caressant que tu ne voyais rien à ajouter et te laissas aller contre son torse.

 

La cathédrale Saint Andréa resplendissait, d’une couleur rose pastelle. Elle dénotait étrangement de nos cathédrales austères avec leurs sombres clochers qui s’étiraient vers le ciel et leurs voûtes cachées dans l’obscurité poussiéreuse. Je m’étais posée sur ton épaule un faucon domestiqué attirait les regards dans une ville aussi populaire, cœur névralgique d’un Empire. C’est tout les trois que nous passâmes la lourde porte de chêne qui s’ouvrit dans un grincement,  fatiguée par ses années de services. Tu vis un homme d’église affairé tout près des bougies. Il t’indiqua un bureau dans un des nombreux couloirs qui tels les bras d’une pieuvre s’étendaient de la saint Christie. Une autre porte se dressait devant nous lourdement ouvragée et auréolée d’or elle n’en demeurait pas moins lugubre et impersonnelle. Tu frappas d’un geste décidé .

-« Entrez » Le ton était froid et suffisant. Un homme d’une haute stature nous dévisageait derrière ses lunettes en demi lune. Ses habits étaient écoeurants d’être brillants et brodés de centaine de motifs, le satin et la soie étaient emprisonnés dans de compliquées arabesques par du lourd velours. De l’encens se consumait de chaque côté du bureau formant un écran de fumée autour du pompeux personnage. Ses mains boudinées tripotaient des papiers en faisant clinquer ses pesantes bagues d’or et de pierres précieuses.

-« Nous voudrions avoir des renseignements sur un prêtre qui travaillerait ou aurait travailler ici… »Malgré ses yeux perçants et porcins qui semblaient vouloir te foudroyer tu ne scias pas.

-« Comment s’apelle cette personne ? »

-« Alexander Daskania » Un grognement contrarié suivi par un rire gras et moqueur fut notre seule réponse. Quand enfin il réussit à reprendre son souffle en s’essuyant le coin de l’œil, il répondit d’une voix où perçait une pointe d’amusement :

-« aahhh oui ce brave Alexander…c’est dommage jeunes gens vous l’avez manqué de peu »

-« Il est parti ? »

-« Oui, les deux pieds devant il est mort il y a deux semaines…Il est sûrement en enfer avec tout les infidèles in vertueux et avec cette catin qui lui servait de femme. »  Max s’était avancé d’un pas le regard menaçant tout en te retenant par le bras quand tu avais voulu réagir aux paroles calomnieuses du magistrat de Dieu.

-« Comment est-il mort ? »

-« De faim et de maladie, il voulait revenir parmis nous. Comme s’il eut été convenable de prendre en notre chère cathédrale un homme qui s’était corrompu avec une demie rien. J’ai donné l’ordre à chaque édifice religieux de lui fermer ses portes. Il a vécu comme un vagabond dans notre ville jusqu'à ce que qu’on nous ramène son corps il y a de ça 15 jours » Tu étais devenue aussi pâle que la neige qui s’était mise à tomber tourbillonnante en rafale. Tes yeux étaient redevenu ce puit vide et sans fond que je redoutais. Max te regardait horrifié il avait lui aussi aperçu ce changement. Dans un geste de consolation je frottais ma tête contre ta joue…Elle était glacée comme le granit des quais. Je me mis à trembler mais ce n’était pas ma réaction mais la tienne. Tes sobres sauts étaient tellement intenses qu’ils entraient mon corps  dans une danse involontaire.

-« Lore ? » Silence lourd et inquiétant. J’aurai préféré que tu hurles que tu maudisses le Clergé plutôt que ce silence. Finalement ta voix s’éleva dans ma tête mais ce n’était pas ta voix… Elle était vide comme tes yeux, elle sonnait creus.

-« Alors c’est ça Armada…C’est ça la bonté de Dieu dont tu m’as tant parlé ? » Je suffoquais.

-« Lore je t’en pries ne confonds pas des réactions stupides et humaines avec la perfection de Dieu ! Même s’ils se disent représentant de Dieu, ils n’en restent pas moins imparfaits. LORE !! Ecoutes moi bon sang. »

-«  Le Père Daskania est-il enterré quelque parts ? » Max s’était détourné de ton visage sans vie quelques secondes pour poser son regard froid sur l’homme dégoûtant qui nous regardait toujours avec beaucoup de curiosité.

-« Moui au cimetière de Smolensk, ce n’est pas très loin d’ici vers le nord ouest de la ville. C’est facilement trouv… » Il n’eut pas le temps d finir sa phrase que tu courrais déjà le long du couloir. Ta réaction avait été si vive que Max et moi étions restés interdits dans le bureau. Alors que tu franchissais déjà le seuil de la cathédrale. Sans un remerciement à cet homme libidineux  nous nous lancions à ta poursuite. Le soir tombait et les rues se remplissaient des promeneurs s’amusant et bavardant, inconscients du drame que nous tentions Max et moi d’arrêter. Tu courrais  décidément trop vite et Max malgré son effort soutenu ne parvenait pas à te rattraper. Je fonçais devant lui essayant de fendre la foule compacte. Quand je me retournais vers lui des larmes coulaient abondamment de ses beaux yeux verts, sa bouche, ses traits, s’étaient figés dans une expression de douleur intense. De toute évidence tout comme moi il avait senti la fatalité et le destin se mettrent en marche inexorablement. Je ne parvenais plus à ressentir tes émotions ni même à te parler par la pensée. Quand nous arrivâmes au cimetière nous nous figeâmes d’un commun mouvement. Max tomba sur les genoux le regard horrifié et la bouche tremblante. Tu étais toi aussi à genoux en face d’une pitoyable croix en bois, mémoire à un homme rejeté par les siens. Tu t’étais arrachée les cheveux par poignées entières qui jonchaient le sol, petits tas verts à tes pieds. Tu te lacérais les poignet avec un morceaux de verre comme si la douleur trop intense pour être contenue dans ton si fragile corps voulait à tout pris s’échapper de sa prison de chair. Le sang coulait le long de tes bras formant une rivière rouge et malsaine.  L’image de notre première rencontre s’imposa à moi, ce même sang qui souillait ton corps d’enfant.  Tu te retournas vers nous. Ton visage était pris dans la glace de l’effrois, figé à jamais par la perte de ton père. Seules tes larmes coulant sur tes pommettes nous rappelaient que tu n’étais pas une statue inerte. Puis soudain tu partis d’un rire, rire fou et dément se finissant en plainte longue et déraillées comme un loup hurlant à la lune. Nous étions arrivés trop tard…

Un homme brun à la peau mat se dressait devant toi, il murmura dans un souffle :

-« Les humains sont bien trop égoïstes et ignobles…N’est ce  pas Loroleï ? »

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30 septembre 2008

+La voix de Dieu+

Chapitre 18 :

-« Tu n’es qu’un idiot fini » Tes traits marquaient toujours une surprise non feinte et tu grinçais des dents. Max nous faisait face et ne semblait pas décontenancé par ta réaction. De toute évidence, il l’avait prévue et si y était préparée. Il te regardait la tête penchée légèrement, en souriant tendrement comme un père le ferrait en pouponnant sa petit fille. Ce qui n’eut comme seul effet que de redoubler ta rage.

-« Merci Lore je prends ça comme un compliment » De toute évidence ta consternation l’amusait beaucoup et il prenait un malin plaisir à te titiller.

-« Ce qui ne fait que prouver que tu es un idiot comme je le disais. Que fais tu ici ? »

-« La réponse me parait plus qu’évidente …Fait frisquet ce matin » Il frissonnait légèrement et avait opter pour un ton léger qui ne collait point du tout à la situation ni aux ondes d’agressivité que tu dégageais.

-« Comment as-tu su que je m’échapperais max ? » Il tourna de nouveau la tête vers toi et te regarda intensément. Son sourire avait déserté son visage et ses yeux commençaient de nouveau à se parer de gris. Le vent salé se leva et fit virevolter tes cheveux moussus.

-« Mais il n’y a pas que toi qui ait une très bonne intuition »

-« Dis surtout que tu as écouté aux portes » Max se courba comme s’il eut tout d’un coup reçu de lourds poids sur les épaules. Il leva une figure déçue vers toi.

-« Comment le sais-tu ? » Ta seule réponse fut un profond soupir et un mouvement agacé de la tête qui fit danser de nouveau ta chevelure bouclée. Tu lui tournas le dos et regarda l’horizon là où la ligne du ciel pur et de la mer agitée s’épousaient pour ne former plus qu’un. Il se glissa derrière toi sans bruit et posa d’un geste hésitant ses grandes mains sur tes épaules. Tu sursautas et eus un mouvement de recul instinctif marque d’une vieille blessure de ton passé qui ne se cicatrisera jamais tout à fait. Les doigts de Max se crispèrent et son visage n’eut pas été différent si tu lui avais directement planté ta dague en plein cœur. Il détourna son visage mais j’eu la conviction que les larmes n’étaient pas loin de rompre les digues de ses paupières. Consciente du désespoir que lui avait causé ta réaction tu t’avanças d’un pas vers lui ta main se tendit vers  sa joue dans un geste de consolation. Tu tremblais mais tu ne souhaitais pour rien au monde le peiner. Malgré les efforts que tu devais faire sur tes peurs si tenaces tu lui caressas la joue. Après tout il ne connaissait rien de ton ancienne vie il avait pris ta réaction pour un refus et non pour un mouvement de protection. Il parut surpris puis sourit doucement. Le commandant bourru interrompis ton geste tendre nous rappelant qu’il était temps de larguer les amarres qui nous fit tout les trois sursauter. Max rougis comme un voyeur pris en flagrant manque de pudeur te procurant par la même occasion un énorme éclat de rire. Les voiles blanches furent lâchées et claquèrent dans le vent marquant la cadence. Les hommes s’affairèrent autour de nous et le bruit grinçant d’une encre qu’on remonte retenti dans le matin silencieux. Max s’accouda au pont, sa tête dans l’une de ses paumes.

-« Au fait où va –t-on ? »

-« Tu ne sais même pas ou nous nous rendons ? » Nous étions consternés. Il t’avait suivi sans même savoir où le mènerait notre fugue…Tout ce qui lui importait était donc de t’accompagner.

-« Max tu vas être considéré comme un  déserteur ». 

-« j’en ai assez de…J’ai l’impression d’être manipulé. Alors… » Il arracha d’un mouvement vif sa croix d’exorciste, la contempla un long moment puis la lança vers la mer qui l’engloutis goulûment entre deux vagues.

-« Nous allons en Russie.. » Ta voix était froide, tu essayas de le dissuader.

-« Super j’ai toujours voulu visiter ce pays »

-« Il fait très froid »

-« C’est bien cela me rappellera la Finlande »

-« Il y a de la glace presque tout le long de l’année »

-« Je suis un expert du patinage »

-« Ce sera difficile et éreintant »

-« J’ai toujours dit que je manquais d’endurance »

-« Zembria sera furieuse »

-« Ca ne changera pas beaucoup » Tu fermis la bouche par dépits, tes arguments s’asséchaient. Max le compris et te fit un conciliant clin d’œil.

-« Il faut parfois admettre sa défaite ma chère Lore » Le capitaine interrompis pour la deuxième fois en moins de 3 minutes notre conversation pour nous demander si nous étions prêts. Vos deux voix s’élevèrent pour confirmer notre départ et le bateau s’ébranla poussé par un vent clément. Nos trois regards se posèrent en symbiose vers l’horizon qui semblait nous tendre les bras. Nous avions le goût de l’aventure en bouche et l’adrénaline de l’inconnu dans les veines…Si nous aurions su ce qui nous attendait jamais nous n’aurions embarqué…

30 septembre 2008

+La voix de Dieu+

Chapitre 17 :

Culpabilité…Horrible mot que celui là. Le pire de tous, les tenaces fantômes qu’on ne pouvait exorcisés  d’une conscience torturée par deux petites syllabes...Si petites qu’elles  paraissent  dérisoires mais avaient la saveur de l’amertume et la puissance fascinante et irréelle de changer la réalité. Doux et terrifiant « si »….Si tu ne tu t’étais pas retourner pour regarder la  plaine aurait tu pus retenir ta sœur ? Si tu ne l’avais pas entraîné sur la pente serait-elle actuellement à tes côtés ? Si elle n’était pas morte serions nous ensembles, là à  ne pouvoir détacher notre regard ?…Spirale enivrantes et dangereuses des hypothèses et conséquences probables, douce croyance de pouvoir changer le destin.

Nous restions à nous fixer dans le reflet bleuté du miroir le temps n’existait plus, seul subsistaient les sentiments qui nous unissaient. Non… cela ne se pouvait. La culpabilité ne pouvait être la seule substance de notre union. Je savais que tu pensais comme moi que nos pensées étaient dans une parfaite symbiose et c’est justement pour cela que s’imposait la certitude que la culpabilité ne pouvait être le principal ciment de notre lien.

-« Lore …fuyons ! » Tu sursautas comme si je t’avais tout d’un coup brûlé au fer rouge. Tu semblais te réveiller d’une transe et l’urgence de la situation te procura un long frisson. Même si les excuses de Max étaient valables et justifiées la situation n‘en restait pas moins la même ; nous étions des prisonniers. Dans cette guerre entre les grands se disputant la destinée humaine, on nous avait poussé dans les rouages de  ce conflit dont nous n’avions rien à faire. Même si max croyait bien faire il était lui aussi le jouet, les pièces d’une partie d’échec dans laquelle on ne voulait rentrer.

-« Lore il n’y a que deux voies qui s’ouvrent sous nos pas…Soit nous prenons l’habit de la fatalité et suivons Max et Zembria…Soit nous nous parons des guenilles de l’errance » Tu me regardais d’un visage impassible seul tes yeux trahissaient une activité mentale intense. Tu pesais, comme à ton habitude, le pour et le contre. Etablissant avec soin les différentes hypothèses et anti-thèses. Sans crier gardes, Tu te retournas d’un geste brusque qui m’obligea à m’envoler de ton bras. D’un pas décidé tu étalas sur le lit tous tes habits, livres et documents.

  -« Lore… »

-« Je préfères être en haillon mais libre que d’être en habits de reine mais enchaînée »

J’émis un huissement d’exultation qui te fit doucement sourire.

-« Bien, il faut voyager léger » Tu sortis La tenue que la comtesse avait fait spécialement coudre pour nos escapades en forêt. Elle était d’une couleur brune intense, parfaite pour se fondre dans la nature ou dans l’obscurité. Le haut était filé de laine et de coton, le pantalon était aussi tissé dans le même mélange de matières chaudes. Tu enfilas le tout en prenant soin de rentrer le pantalon dans tes hautes bottes en cuir fourrées. Tu mis un pull en pure laine d’Ecosse  et trois autres exemplaires identiques dans ton sac en bandoulière.

-« Lore sais tu où nous pourrions aller ? Il faut passer au-delà des frontières si nous voulons les semer pendant un moment… » Les deux mains froides du danger s’enroulèrent autour de mon coup m’étouffant à moitié. Je ne craignais pas mon destin mais le tien. Une jeune fille de 16 ans errante avec pour seule défense un faucon était une proie alléchante et facile. Je me maudissais de n’être qu’un mince rempart pour te protéger du monde cruel. Mais je savais que tu y  avais songé  et pourtant tu ne voulais pas faiblir.

-«  Nous partons pour la Russie …retrouver mon père » Tu avais utilisé un ton qui ne souffrait d’aucune réplique. Tu ajoutas cependant :

-«  Il est partit après la mort de…Leïka. Il disait qu’il ne supportait plus voir tout les jours la meurtrière de sa petite Leïka » Tu avais prononcé cela dans un souffle et tu semblais perdue et pourtant toujours déterminé à retrouver l’homme qui t’avait accusé d’assassinat. Je revis soudain la petite fille qui m’avait pris dans ses mains ce 4 novembre pluvieux. Sortant de ta méditation tu fourras soigneusement la somme importante d’argent que la comtesse t’avait donné dans tes bottes accompagnées par la lettre qui te désignait comme la seule héritière de sa fortune. Tu t’emparas d’un atlas du monde et d’un dictionnaire de russe marmonnant que tu te procurerais une carte plus détaillée sur place. Tu chipotas à un compartiment de ta valise que je n’avais point vue et en sortit une longue dague au pommeau d’argent ciselé.

-« C’est un cadeau de la comtesse. A croire qu’elle avait pressentie notre fuite. » Tu la serras contre ton cœur en souvenir de cette femme qui nous avait considéré  comme ses enfants. D’un geste lest tu la passas à ta ceinture et enfilas par-dessus le tout un  gros poncho. Tu déposas aussi des gants et des chaussettes ainsi qu’une gourde pleine dans ton sac de voyage. Tu embrassas la pièce douillette de tes yeux vérificateurs.

-« Il est temps d’y aller » Tu soufflas les bougies et une odeur acre de fumée s’envola comme un encens d’adieux  alors que nous nous engouffrions par la fenêtre tels des voleurs.  Dans la sombre nuit tes pas sonnaient léger et tu courrais à une cadence soutenue. Nous devions absolument avoir embarqués au port avant qu’on ne découvre la chambre désertée. J’ouvrais la cavalcade folle vérifiant l’absence d’obstacles humais ou inanimés, tu  me suivais avec autant d’agilité que dans notre ancienne vie parmis les arbres centenaires. Le ciel commençait à peine à se teinté des lueurs de l’aube que tu avais réussi à négocier ta place en usant de ton drôle de contrôle sur les sentiments des tes contemporains. Tu respirais goulûment l’air iodé qui te faisait presque chaviré, en t’agrippant au bord du pont  de bois vermoulus  et admirant  pour la dernière fois la terre de ta naissance. Quand une voix que nous connaissions bien coupa nos adieux forcés.

-« Je suis triste Lore, tu voulais vraiment partir sans moi » Max se tenait droit et raide devant nous, affichant l’air malicieux de quelqu’un qui aurait joué un bon tour … 

ps: Ce texte doit être bourré de fautes =x je ne l'ai pas relu je le confesse U_U mais ça ne saurait tarder...je crois.

30 septembre 2008

+La voix de Dieu+

Chapitre 16 :

Max tentait depuis deux jours de faire la conversation mais il se cognait à ton rempart d’indifférence. Zembria comme à son accoutumée était peu loquace et le jeune exorciste, je le sentais, ne savais plus que dire ou que faire pour apaiser ta peine. Un soir alors que nous nous reposions   dans une auberge Max entra à la volée dans ta chambre, Le regard mis suppliant mis colérique :

-« Ecoutes Lore, je sais que c’est loin d’être facile pour toi. Tu as été arrachée de ta famille du jour au lendemain … »

-« Tu ne sais rien de moi Max » Tes accents étaient tranchants comme des lames . Le regard de Max se durcit pour devenir semblable aux lacs gelés les grands jour d’hiver.

-« Tu t’entends ? Tu entends ce que tu dis Lore ? Cela fais trois jours que tu te comportes comme une enfant. J’ai beau dire, faire, rien…J’ai l’impression de me cogner à un mur bon sang ! »

-« Je ne t’obliges à rien Max. Si c’est si fatiguant que cela, abandonne » Tu avais lancé cette remarque d’un ton de défis mais tu n’avais pas prévus sa réaction. Il avança droit dans ta direction en deux grandes enjambées il était devant toi et t’avait agrippé le coude. Il te dominait de sa hauteur et je n’avais jamais vu une telle expression sur son visage. Sa bouche s’était crispée pour ne plus former qu’une fente, tout ses muscles tendus par un effort soutenu pour ne pas exploser. Le pire de sa physionomie restait ses yeux dont le gris métallique dominait le vert souriant. IL te scrutait  et réaction rare chez toi, tu reculas d’un pas. En temps normal je t’aurais défendue mais j’étais devenu un arc inerte dont la présence active n’était plus que psychique et puis j’étais en accord avec les propos de Max. Tu me boudais depuis trois jours et trois nuits mais au lieu de parler ou même de se disputer, tu préférais la fuite et le déni.

-« Lore crois moi je sais que devenir exorciste malgré soi c’est difficile même extrêmement difficile. Crois moi j’ai subit la même chose. Si je ne t’ai pas laissé le temps de te faire à l’idée c’est parce que les sbires du Comte semblent s’intéresser de près à toi…je n’avais pas le choix » Sa voix était redevenue douce et les accents métalliques dans son regard semblaient diminuer d’intensité. Tu le regardas mais aucun son ne franchis la porte de tes lèvres. Ta bouche tremblait et immédiatement tu serras la mâchoire pour ne pas qu’il le remarque. De toute évidence il attendait une réponse de ta part qui ne vint jamais. Il soupira, un soupir aux accents douloureux.

-« Comme tu voudras lore. Au fait si tu veux que ton innocence reprenne sa forme originelle. Il faut que tu trouves l’élément déclencheur. C'est-à-dire ta pensée ou le sentiment que tu as ressenti avant qu’Armada ne se transforme…bonsoir Lore » Son regard était maintenant redevenue d’un doux vert apaisant et caressant mais rien n’y fit, ton silence fut le seul échos à sa supplique. Dés qu’il quitta la pièce, tu t’écroulas sur le sol. Tes larmes mouillaient le plancher et tu murmurais quelque chose que je ne comprenais pas. J’émis un timide et apaisant :

-« Lore je t’en pries »

-« Laisse moi Armada »

-« Lore je sais que tu m’en veux de t’avoir caché des choses mais je te jure que je ne voulais pas te blesser.. »

-« Tu m’as mentis volontairement Armada »

-« J’ais omis volontairement des détails, nuance importante mais pour le moment je t’en prie concentrons-nous pour que je retrouve ma forme de faucon.. »

Tu fermas les yeux en respirant pleinement et commenças à te remémorer les secousses douloureuses de ton rêve.

-« Je courrais a en perdre haleine. Le vent me faisait frémir. J’essayais de rattraper quelqu’un…Elle a les même cheveux verts...elle...Leika » Ta bouche était ouverte et cherchait désespérément à happer de l’air. « Ne tombes pas leika je t’en pries » Tes mains se tendaient pour essayer de retenir le fantôme de ta sœur défunte.

-« Calme toi Lore je suis avec toi. Je serais toujours là je te le promets »

-« Armada ? » demandas-tu dans un souffle

-« oui Lore ? » Tes yeux  n’étaient plus clos mais ils brillaient à travers le voile de tes larmes.

-« Tu es. .. » Tu te levas d’un bond et j’eu peur un moment. Tu secouas la tête comme pour chasser tes pensées et essuyas d’un geste enfantin la rivière salée qui avait envahit ton visage.

-« Je suis quoi ? » Je ne pu m’empêcher d’utiliser un ton incrédule devant une réaction aussi inattendue. Tu étais décidemment difficile à cerner.

-« Tu es superbe mon Armada » Tes yeux étaient éclairés par une admiration que je ne comprenais pas. Je me rendis alors compte que je pouvais de nouveau déployer mes ailes, mes serres étaient enfoncées dans le bois tendre de la commode sur lequel il y a encore quelques minutes mon apparence était celle d’un arc. Je fus stupéfait je n’avais rien senti comparé à la douleur terrassant qui m’avait transpercé la dernière fois. Peut-être était ce du à la concentration que j’avais déployé pour te consoler dans tes amers souvenirs. Mon sang bouillonnait dans mes veines, une envie irrésistible de voler dans les cieux s’emparait de moi et grandissait dans le creux de mes reins. Néanmoins une envie encore plus puissante me poussa à venir me poser à tes côtés et de te caresser de ma tête le creux de ton épaule. Les mots n’étaient plus utiles et nous sommes restées longtemps ainsi nous n’avions pas besoin de mot notre complicité était revenue aussi vite qu’elle avait disparue. La brèche que je croyais profonde s’était cicatrisée par la force de notre amour.

-« Pourquoi ne m’as-tu pas dit tout Armada ? » l’accent de ta voix était quelque peu réprobateur mais je fis mine de l’ignorer.

-« C’est difficile à comprendre… »

-« Tu insinues que je ne suis pas assez intelligente pour comprendre  les pensées du grand et merveilleux Armada » Tu avais prononcer cette boutade d’une voix de dramaturge, un sourcil levé et la main posée de façon tragique sur le front.

-« Je suis contente que tu l’aies compris de toi –même ça m’évitera de me fatiguer à ménager ta susceptibilité.. » Prononçais-je d’un ton rieur. La seule réponse que tu me procuras fut un claquement de langue exaspéré. Tu me conduisis d’un pas lest vers le miroir. Quand j’aperçus mon reflet mon cœur bondit dans ma poitrine. J’étais redevenu un faucon certes mais plus le même volatile. Ma musculature s’était développée étirant mes ailes et mes cers dans son sillage. Les plumes de mon coup avaient grandit et s’était paré de gris métallique et de noir intense me drapant ainsi t de l’allure d’un aigle royale. Tu scrutais ma réaction les yeux rieurs.

-« Renn armada j’ai l’air de quoi maintenant à côté de toi » Tu rias de plus belle après ce commentaire que je trouvais idiot et infondé.

-« Lore quel sentiment as-tu éprouvé avant ma transformation ?.. » Je le savais cette question était dangereuse et l’humeur joyeuse que tu avais affichée retomba aussitôt comme un pâté en croûte trop cuit. Mon cœur se serra quand ton regard se perdit et que  tu te mordis les lèvres pour empêcher les larmes de déborder. Tu respiras profondément et tu posas sur mon reflet un regard  lourd de sens qui me fit déglutir bruyamment.

-« De la culpabilité… »

30 septembre 2008

+La voix de Dieu+

Chapitre 15 :

Tes mains tremblaient en me serrant, tu semblais ne plus savoir que faire. Max nous scrutait mais non plus avec des yeux arrondis par l’étonnement mais pénétrants et inquisiteurs. Zembria affichait un sourire triomphant signe d’une victoire qui nous échappait. Nul n’avait envie de rompre le silence si épais qu’il semblait pénétrer dans chaque pore de ta peau, il suintait et envahissait chaque recoin de la chambre. Max le fendit d’un :

-« C’est une innocence… » Son ton était indéfinissable, il paraissait neutre mais avait légèrement tremblé sur la fin. Si tôt cette phrase lancée, elle se fit engloutir par ce silence  énorme et glouton, retombant aussi vite qu’elle était apparue.

-« Bravo ! Mais qu’il est intelligent ce damoiseau… Dis moi Lore tes amis on un sens de l’observation aigu, j’en suis pantois » Lâchais-je d’un ton caustique mais là où tu me répondais intérieurement d’habitude, nos esprits étant reliés, cette fois la ta seule réponse fut ce silence assourdissant…  Je compris que tu réfléchissais à une folle allure, tu essayais de joindre des bouts d’idées entre elles. Par le jeu d’essais, erreurs tu saisissais une corde de pensée que tu tentais de relier avec une autre. Mais elles t’échappaient toutes, couleuvres froides et teigneuses, il te manquait la colle de la thèse principale pour les joindre l’une à l’autre.

-« Je le savais, c’était presque certain...Un faucon si bien domestiqué et lié de façon si forte à une humaine... » Zembria de sa voix cassante et froide semblait exulter et posait sur nous un regard implacable.

-« De toute façon que tu l’aies su ou pas cela ne changeras rien, Zembria. Il faut l’emmener avec nous. Le choix n’est plus possible ! » Max prononça cette phrase d’un voix autoritaire qui lui allait si mal. Néanmoins elle avait pour moi le goût amer de la sentence. De quel droit décidait-il de notre destinée ? Qui était-il pour ça ? Je m’énervais maudissant les deux jeunes exorcistes de leur impudence. Mais je le savais mieux qui quiconque, cette sourde colère ne cachait rien d’autre que mon dégoût envers mon comportement. J’avais volontairement omis de te parler de la Congrégation de l’ombre, des exorcistes et de leurs dangereuses missions préférant m’attarder sur l’amour de Dieu et  les méfaits du Comte Millénaire. Je te voulais pour moi seul…Tout ce qui m’importait c’était de rester à tes côtés, je maudirais à jamais quiconque se mettrait entre toi et moi. Tu étais ma terre sur laquelle je m’étais posé, ma vie, mon espoir, celle qui entendait ma voix. Je souffrais déjà tellement de ne pouvoir te serrer dans mes bras dans tes moments d’angoisse  ni même te toucher ou sécher tes larmes, si jamais nous eûmes été séparé… J’eu soudain le vertige la force de mes sentiments me donna le haut de cœur. Que m’arrivait-il ? Je regrettais soudain de ne plus être un faucon. Je désirais plus que jamais m’envoler dans l’immensité des cieux, fendre l’air et le sentir claquer contre mon plumage et me piquer les yeux.

-« Loroleï nous partirons demain matin à la première heure » lança max en me coupant dans les méandres de mes émotions.

-« Et si je refuse » Tu desserras  les dents pour la première fois depuis de longues minutes. Tes poings étaient contractés et ton nez déjà si petit semblait se contracter sous l’effort que tu fournissais pour paraître calme.

-« Je croyais avoir été clair Lore, ce n’est pas une demande c’est un ordre »Le ton de Ma x se voulait le plus ferme possible mais son regard trahissait son agitation.

-« Un ordre mais je ne suis pas une exorciste je n’ai aucun ordre à avoir ! » Cette fois ci tu avais crié, ton sentiment d’indignation était renforcé par les grands gestes que tu effectuais. Tes bras ballotant le long de ton corps il y a à peine quelque minutes, semblaient être désarticulés comme des ressors trop tendu tellement l’amplitude de tes gestes étaient grande. C’est la première fois que je te voyais perdre tes moyens à ce point. Ressentais-tu la même chose que moi ? On aurait dit que tu essayais de nier mon existence depuis que je m’étais réveillé de mon drôle de songe. Tu m’en voulais de t’avoir caché des informations par pur égoïsme je le savais mais… Imaginais-tu seulement la puissance de mes sentiments à ton égard… Max n’ajouta rien d’autre qu’un :

-« Demain à l’aube » et il quitta la pièce accompagné de l’exorciste à la chevelure rougeâtre.

  Le soleil venait à peine de poser ses premiers cheveux dorés sur la nature  endormie que nous franchissions le pas de ce qui fut pendant deux ans notre demeure. Tu n’avais toujours  pas ouvert la bouche depuis que Max et zembria avaient quitté ta chambre. Tu semblais t’être renfermée dans un mutisme tenace n’ayant pour seules compagnes que tes noires pensées. Les adieux à la comtesse sur le pas de la porte t’arrachèrent quelques larmes. Mais ta douleur était si grande qu’aucune réaction de ton corps ne pouvait lui servir d’exutoire. La comtesse murmura qu’elle nous avait tout les deux aimé comme ses propres enfants qu’elle savait qu’un jour où l’autre on lui serait arraché et qu’elle ferait importer le reste de nos affaires que dans notre empressement nous n’avions pas eu le temps d’empaqueter. Après un dernier signe de la main et un ultime regard vers le Manoir nous commençâmes notre périple qui devait nous mener au quartier général des exorcistes. Selon les explications dont l’imprécision, me laissait sans voix, de max il devait se situer quelque part dans les Cornouaille. Alors que la nature s’éveillait et que l’astre lumineux envahissait la scène bleutée nous primes le chemin rocailleux qui s’étirait paresseusement devant nous et je suppliais Dieu que tu daignes de nouveaux me parler…

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30 septembre 2008

+La voix de Dieu+

Chapitre 14 :

  Tu étais redressée à moitié dans ton lit. Ta peau diaphane s’était teintée d’une couleur verdâtre et des gouttes de sueur coulaient de tes tempes, suivant la ligne gracile de ton cou pour rejoindre ta poitrine où elles formaient une rivière. Tes yeux exorbités fixaient un point qui n’existait pas. Tes lèvres tremblaient et telle une psalmodie tu répétais le nom de ta sœur disparue. Pour la première fois depuis notre rencontre je ne pouvais percer le voile de tes pensées ni celles de tes émotions. Je paniquais sentant que je devais faire quelque chose, n’importe quoi…Je déployai mes ailes pour te rejoindre mais sans avoir eu le temps de comprendre je me retrouva cloué au sol, les ailes écartées et la respiration coupée…

J’avais l’impression de porter le ciel sur mon dos. Je voulu bouger mais j’en étais incapable. Chaque centimètre de mon corps fut alors parcouru d’une atroce douleur tel des milliers d’aiguilles chauffées à blanc me transperçant de toute part. Je voulu hurler mais la douleur était telle qu’elle me rendait muet. Mes tympans étaient troués par un bruit aigu et insupportable qui me donnait l’envie de vomir. Mes muscles semblaient être devenus fous se tordant et s’étirant à l’infini. Les fibres qui les composaient allaient finir par se rompre, j’en étais certain. Je te vis dans le brouillard de mes pleurs et ma sueur mélangés, te précipiter. Ton visage fut bientôt au dessus de moi, horrifié et de plus en plus livide. Je m’en voulais tellement de te faire subir cette nouvelle épreuve. Tes lèvres bougèrent et je devinais que tu hurlais mon nom. Sans prévenir une douleur plus vive, si c’est possible, me transperça la tête comme si m’ont eu harponné de l’arrière du crâne jusqu’au milieu du front. J’allais mourir du moins je le crus. J’eu le temps d’apercevoir Max paniqué, passer le seuil de la porte puis comme si le harpon m’entraînait vers de sombres abysses, je sombra…

  Je repris conscience dans un monde étincelant. Etrangement je ne sentais plus rien, je flottais porter par de l’air doux et caressant. Une lumière vive m’entourait formant de lourdes tentures et des coussins moelleux m’enfermant dans un monde de silence et de bruits feutrés. Mais où étais-je ? Dieu m’avait il rappelé à lui, ma mission était-elle terminée avant d’avoir vraiment commencée ?  Cette pensée m’angoissa .Mon coeur se fendit comme une terre aride à la pensée de t’abandonner seule dans ce monde malheureux. Soudain un air s’éleva, d’abord une voix unique et cristalline suivi bientôt par une chorale entière :

A nos joies passées

À nos ailes à nos étoiles

À la vie comme à la mort

Nous tomberons nous rêverons encore

À nos flèches en lambeaux

Nous étions mille

Nous serons deux

Le cœur battant

Le cœur glorieux

Nous trouverons un ciel

Mais nous saignerons encore

A nos secrets a nos trésors

À la vie comme à la mort

À l’azur blessé

À nos joies passés

À nos rêves enfin

À nos paradis sans fin

L’ode s’arrêta subitement sur le crescendo du dernier vers.   Je ne l’avais jamais entendue et pourtant je la connaissais, elle avait été gravée dans ma mémoire depuis fort longtemps. Des larmes coulèrent de mes yeux et je remontais mes bras jusqu’a toucher mon visage. Je n’étais plus un faucon fait de plumes et de cers. Mes bras étaient forts mes mains fines et grandes. Je descendis de mes longs doigts fins vers l’arrête de mon nez, m’attardant  sur mes clavicules saillantes, repartis vers les contrées de mon abdomen musclé. Que signifiait tout ça ? Soudain une voix douce et mélancolique coupa ma réflexion. Malgré ses accents fragiles elle murmura d’un ton autoritaire :

-« Le moment est venu enfant du Seigneur…Fais retentir la Voix de Dieu ! Suis ta destinée et ne te retourne pas ! Que la volonté s’accomplisse » Un bruit sourd comme un gong qu’on frappe, retentit. Je fus de nouveau aspiré dans le néant. Je repris conscience pourtant je ne voyais rien. J’essayais de bouger mais mon corps était rigide comme du…bois. Je ne sentais plus le sang chaud couler dans mes veines. Mon monde était devenu des ténèbres opaques. Je sentis la pression de tes fins doigts me serrer. Je sentit ton petit cœur battre, puis  ta voix retentie dans mon esprit, , demandant timidement :

-« Armada tout va bien ? »

-« Lore je suis si content d’entendre ta voix que se passe t-il bon sang ? »

Comme une réponse à ma requête tu te concentras et ma vision se superposa à la tienne. Ce que je vis me coupa le souffle…

Tu ne serrais par un faucon dans tes bras encore moins un être humain mais un arc… 

PS: Cahnson tirée de Lady Boy d'Indochine que j'ai légèrement retravaillée

30 septembre 2008

+La voix de Dieu+

Chapitre 13 :

Tu étais mes yeux dans ce rêve, étranger dans une vie qui ne m’appartenait pas. J’étais toi, tu étais moi…Tu courrais, le vent fouettait ton visage et  te faisait plisser les yeux, vivifiant et enivrant. Tu courrais…à en perdre haleine dans une immense plaine, une étendue verte baignée de soleil, formant ici ou là des marécages lumineux. J’entendais ton souffle court et tes pas martelant le sentier sinueux que tu empruntais,la poussière tourbillonnant sur ton passage .

-« Leika attends moi » Ta voix résonna, j’aurai pu la reconnaître entre mille. Elle semblait pourtant différente avec un trémolos cristallin signe d’un âge enfantin. Au détour d’un chemin j’aperçus une autre silhouette à quelques mètres. Elle courrait tout comme toi. Tes enjambées se firent plus grandes, déterminée à la rattraper. J’imaginais l’air résolu et concentré que tu devais afficher et je souris...Tu parvins à réduire la distance. Je pouvais maintenant apercevoir nettement son dos et quelle ne fut pas ma surprise quand je vis des cheveux du même vert que les tiens tels la mousse des bois, voleter dans les rayons du soleil au rythme de sa course. Je remarquai soudain une drôle de mélodie qui résonnait à mes oreilles. Un son étrange et envoûtant comparable aux carillons qu’on place devant les porte néanmoins il me parvenait étouffé et déformé comme si j’eu plongé ma tête dans l’eau. Soudain je vis ta petite main se tendre vers la silhouette, celle-ci se retourna et j’émis un cri de stupeur. Un visage en tout point identique au tien nous faisait face. On aurait pu croire que tu te tenais devant un miroir et que ton reflet te souriait doucement. Ton y était : ton petit nez, tes pommettes hautes, tes yeux d’une couleur de ciel d’été, tes cheveux fou qui te donnait l’air d’une sauvageonne. Néanmoins la lueur de malice qui brûlait au fond de tes iris était remplacée par une lueur de sagesse, ton sourire taquin par un compatissant.

-« Tu es plus douée que moi pour la course d’endurance Lore, je suis jalouse » Dit-elle affichant une mine boudeuse.

-« allons Leika comment peut-on être jalouse de soi même » lui répondis-tu en riant. Elle se joignit à toi, même son léger qui résonna dans l’immensité verdâtre. Elle te pris doucement les deux mains, paumes contre paumes .Ta tête posée sur la sienne, elle ferma les yeux. Je me sentais mal à l’aise, sentiment surgit de nulle part, prémonition d’un évènement tragique qui me serrait les entrailles. Le son de carillon résonnait toujours à mes oreilles, imperturbable il semblait vouloir marquer une cadence.

-« Nous serons unies pour la vie n’est-ce pas Lore ? »

-« Je te le promets… tu es mon autre, ma vie, mon air ,ma terre » tu prononças ses mots sur le ton du serment. J’avais entendu dire que les jumelles et jumeaux étaient fortement unis. Cette déclaration me paraissait être un euphémisme comparé à l’intensité du lien  qui unissait votre regard, si fort qu’on aurait pu le toucher si épais qu’il semblait formé un mur impénétrable autour de vous, une autre réalité inaccessible pour les inconnus. C’était à la fois mystique et inexplicable. Vous formiez un univers complet à vous deux où les autres n’auraient joué le rôle que de planètes satellites et lointaines à des milliers d’années lumière. Vous étiez l’infini et le néant à la fois, l’immensément grand et l’infiniment petit…Toujours ce bruit étouffé de carillon…

-« Leïka si on allait jouer sur les falaises ! »

-« Sur les falaise mais c’est dangereux et  glissant et extrêmement haut.. » Elle avait baissé le regard  et murmuré d’un ton inquiet et presque suppliant.

-« Mais non, nous serons prudentes puis c’est fantastique de sentir le vent de la mer dans ses cheveux. On a l’impression de voler » Tu avais dit cela en levant tes mains d’enfant vers le ciel azuré et tu riais le visage tourné vers l’astre lumineux. Sans laisser le temps de répondre à ta sœur tu lui pris la main et l’emmena vers l’endroit où la falaise s’arrête. C’était le domaine du minéral où la mer avait repris ses droits grappillant des morceaux entiers de la tunique moussue de la plaine. Je sentis mon cœur s’affoler j’aurai voulu crier de ne pas y aller mais je n’étais qu’un témoin, prisonnier passif d’un souvenir. La réalité était déjà passée et sur elle je n’avais aucune emprise. Tu riais toujours et ta sœur emplie par ta joie de vivre oublia le danger qu’elle avait pressenti. Vous tourniez sur vous-même, ivres du vent salé et hilares du tournis que votre folle ronde provoquait. Tu lui tournas le dos un moment pour contempler le spectacle de  la plaine descendant en pente douce…

  Quand tu te retournas, ta sœur n’était plus là…Elle était suspendue dans le vide, le visage horrifié et le bras tendu dans une vaine tentative de s’accrocher au vide. Soudain le carillon arrêta son chant sur une dernière note aigue qui résonna comme  suspendue dans l’air. La scène se passa dans une autre univers .Un univers dans lequel le temps s’écoulait plus lentement. Je vis chaque détail : ta main qui se tendit pour essayer de rattraper ta sœur ,ses cheveux qui volèrent dans le vide, son visage livide,ses yeux apeurés et suppliant, la pierre sur laquelle elle avait trébuché continuant sa course. Puis tout d’un coup plus rien…Elle était définitivement hors de ta vision, tombée comme un ange ayant perdu ses ailes. Ton bras resta un moment suspendu puis retomba mollement le long de ton corps. Tu marchas jusqu’au bord de la falaise. Tu n’avais plus de cœur où plutôt tu n’étais plus qu’un cœur. Mes oreilles bourdonnaient, mes tympans vrillaient sous les coups de tambour de celui-ci. Le sang me battait aux temps à me faire exploser la tête alors que nous approchions du bord de la falaise. Quand nos yeux se posèrent au bas de celle-ci le spectacle me souleva l’estomac et les entrailles. Leïka ne respirait plus la vie avait quitté son corps, brisé sur les rochers Mannequin d’osier ballotté par le ressac des vague se brisants, sa chevelure  formait un halo autour de son visage  ensanglanté qui ne te sourirait plus jamais. Une sensation horrible s’empara de nous, comparable à des coups de poignards lacérant nos poumons  comme ton cœur qui ne battait plus, il s’était cassé au pied des falaises avec ta sœur. Tout d’un coup j’ouvris les yeux, sonné par le rêve. Je tanguais quelque peu essayant de me rappeler où j’étais avant de plonger dans tes souvenirs. C’est ton cri perçant et affolé qui me ramena subitement à la réalité, me glaçant jusqu’à la jointure de mes os. Tu appelais ta sœur à t’en rompre la voix…

30 septembre 2008

+La voix de Dieu+

Chapitre 12 :

La situation sembla s’alléger quelque peu retrouvant calme et sérénité sous son rire aussi franc qu’inattendu. Tu t’assis tout près de Zembria mais hors de la portée de son sabre qui brillait, attirant et repoussant à la fois. Il paraissait être moulé dans le même métal que les étoiles au dessus de nos têtes, si lumineux et pourtant si froid ...tellement froid à vous glacer le sang. Dangereux et hypnotisant comme les feux follets que nous avions appris à éviter dans les marécages bordant la forêt.

-« Ainsi tu aimes aussi admirer le ciel étoilé ? » demanda t-elle au bout de longues minutes de silence qui ne semblaient déranger aucune de vous deux.

-« Oui…même si je préfère regarder le ciel à la lumière du jour et non à la  clarté des lampadaires nocturnes. Néanmoins ils ont été pendant longtemps la seule lumière qui me guidait...J’ai souvent penser qu’elles veillaient sur moi »

-« La seule lumière qui te guidait ? » Interrogea la jeune exorciste, un sourcil levé en signe d’incompréhension.

-« je n’ai pas toujours été une « bourgeoise » tu sais. Cela ne fait que 2 ans que je suis la fille adoptive de la comtesse Austen. J’ai vécu presque un an dans l’épaisse forêt avec pour seul compagnon mon faucon »  Tu avais murmuré, ton regard perdu dans l’obscurité du paysage où l’on devinait plus la cime des arbres qu’on ne la voyait.

-« ohhhhh, je ne m’attendais pas à ça. Tu as raison j’ai vraiment des préjugés et en plus ils sont tenaces et discutables, mais j’assume » De nouveau elle rit la tête rejetée en arrière. Tu frissonnas, les poils de ton bras s’hérissant en même temps que mon duvet, plus sous l’effet de ce  rire étrange que sous celui de la légère brise qui s’était levée. Malgré la légèreté de celui-ci, il sonnait écorché comme une feuille aux coins cornés qu’on a essayé de rendre lisse mais qui garde ses plis semblables à de profondes rides à jamais gravées. D’un mouvement de tête tu essayas de chasser cette impression mais elle resta accrochée au fond de ta gorge telle une mauvaise toux.

-« Où vivais tu avant cette année d’errance dans cette impénétrable forêt? » demanda t-elle subitement te coupant dans ta réflexion. Tout d’un coup ton regard se posa sur le toit et tu te voûtas sous le poids trop lourd de tes souvenirs. Après tout moi non plus je ne savais rien de ceux-ci, de ton enfance…Nous avions vécus en parfaite symbiose nous contentant de profiter du moment présent mais tu m’avais toujours refusé la clé de ta mémoire. S’y terrait-il un hideux monstre sans visage ? Un secret si terrible qu’il ne peut être avoué ? Une noirceur si opaque que la lumière des mots, à laquelle tu croyais tant, ne puisse la percer ? Zembria te fixait son visage semblait être fait de cire tellement lisse et dénué d’expression. Elle n’était cependant pas dupe, elle savait qu’elle venait de franchir la frontière d’un pays interdit, clandestine sur un territoire hostile. Tu te levas, le visage rivé à tes pieds, la mâchoire serrée

-« Ma vie n’a réellement commencé que lorsque mes yeux se sont posés sur Armada avant je n’étais rien !...Mon lit me chante une douce complainte depuis déjà fort longtemps. Je vais de ce pas aller le rejoindre » Sans un regard pour ta compagne tu descendis les croisillons aussi lestement que tu ne les avais monté. Tes pas étaient hésitants me rappelant le jour où je t’avais rencontré la première fois, ce 4 novembre pluvieux… Tu t’écroulas sur le lit, devenue poupée de chiffon désarticulée par un chagrin que je ne comprenais pas. Ta respiration était hachée comme si l’air devenait métal brûlant, chaque bouffée  t’arrachait un cri que tu essayais d’étouffer, la tête enfuies dans les draps trempés par tes pleures. Tes larmes coulèrent de longues minutes et ne semblaient pouvoir se tarir, sans fin comme ton chagrin…Epuisée par ta peine tu finis par t’assoupir mais le destin ou la fatalité en avait décidé autrement. Ivre du sang qui s’épanchait de la plaie béante qu’avait rouvert les quelques mots de Zembria ; elle en réclamait plus. Tes efforts désespérés pour retenir le flux de souvenirs qui remontait en toi et que tu avais mis tant de soin à enfuir, furent vint. Les digues cédèrent  sous la force de la tempête qui t’agitait et tu rêvas... La plupart des gens aurait nommé cela un cauchemar alors que ce n’était simplement que ton terrible passé qui venait te hanter…

30 septembre 2008

+La voix de Dieu+

Chapitre11 :

J’aurais pu toucher de l’aile la tension qu’il régnait dans la chambre. Si dense et épaisse qu’elle en devenait suffocante. Tu défiais Zembria du regard et elle le soutenait sans broncher. Aucune de vous deux n’avait l’intention de se replier sur ses positions. Max tentait ; transformé en faiseur de paix improvisé, d’instaurer une trêve.

-« Je déteste les filles de salon qui ne savent rien faire d’autre que de se limer les ongles. A mes yeux tu n’es rien» Répliqua Zembria d’une voix  neutre et froide en détachant chaque syllabe distinctement. Elle tourna les talons, ses cheveux

tourbillonnant comme une flamme, seule source de chaleur qui émanait de sa froide colère me glaçant jusqu’aux os. Elle claqua la porte tel le marteau du juge marquant le verdict impitoyable.

-« pffffff….je suis…je suis vraiment navré Mademoiselle Daskania pour… »

-« Loroleï… et « tu » aussi » Le coupas- tu d’un ton neutre. Cette remarque le fit rougir si fort que je le remarquai malgré l’obscurité de l’heure tardive.

-« Bien bien alors pardonne lui…Zembria est un peu impulsive »

-« Un peu ? » l’interrompis-tu d’un ton satyrique, pour la deuxième fois en moins de deux minutes. Sa bouche s’étira en un demi sourire timide mais taquin que tu allais tant apprécié par la suite.

-« Bien disons qu’elle a un caractère bien trempé. Mais elle est plus que Loyale envers la Congrégation de l’ombre et sa vie est consacrée à la chasse des âmes damnées. C’est pourquoi son dévouement est parfois excessif… »

Un « Je vois » fut ta seule réponse. Il proposa sa main pour te relever de ta drôle de posture. D’un pas vif il se dirigea vers le balcon pour s’assurer que nos drôles de visiteurs nocturnes n’avaient laissées aucun indices ou un quelconque objet mais…rien. Dépité il murmura :

-« Bon je crois que je vais fermer la fenêtre pour le restant de la nuit. Désolé si votre Roméo devait venir vous déclamer ses doux vers…Ce ne sera point pour cette nuit » lança t-il d’un ton faussement affligé.

-« Diantre vous me privez de sa douce voix...bien alors j’exige que vous le remplaciez cette nuit » répliquas tu d’un ton digne des plus grands dramaturges. Remarque qui le fit rougir de plus belle et toi t’esclaffer devant sa réaction. Il se prit au jeu et pliant le genoux, la tête courbée il murmura :

-« Je suis votre chevalier servant pour le reste de mes jours Dame »

-« Bien alors puis-je quérir une faveur ? »

-« La joie de la réaliser sera plus vaste que la voûte céleste  elle-même !» Tu t’accroupis et te retrouvas à la même hauteur que lui, tes yeux plongés dans les siens.

-« J’aimerai quand ma présence tu ne te sentes pas obligé de sourire, juste pour me faire plaisir, si tu n’en as pas envie. » Tu avais dit cela d’une voix très douce. Ceux-ci semblèrent voler dans l’air comme de frêles papillons portés seulement par le vent du silence. Max affichait un air ahuri sa bouche formant un « O » de surprise.

-« Pourquoi dis tu cela ? »

-« Voyons Max je crois que tu le sais mieux que moi » lui répondis tu, un sourire compatissant aux lèvres. Il baissa la tête en se mordant la lèvre.

-« Je suis démasqué me voila avec l’air bien idiot maintenant…Tu l’as fait exprès avoue ! »

-« Bien sur Max que crois tu…c’est une conspiration ! »

-« Mais…j’aimerais savoir » dit-il d’un ton suppliant

-« La nuit est avancée…Votre route sera longue demain. Il serait plus sage d’aller te coucher. »

-« mais »Lâcha –t-il d’un ton indigné.

-« Douce nuit Max le preux chevalier. » lui accordas tu comme unique réponse. L’air résigné il se leva et se dirigea vers la porte. Il arrêta son geste, la main posée sur la poignée. Tu te tournas vers lui les yeux interrogateurs.

-« Merci… pour cette requête… » Sans un mot il sorti toujours aussi débraillé et hagard que quand il était entré. Tu semblas heureuse en cet instant et je sus que tu venais de comprendre la portée de ton pouvoir, sa précision et sa justesse. Tu te recouchas non sans avoir vérifier à cinq reprise la fermeture de la fenêtre. Malheureusement Morphée semblait te bouder et tu te retournas dans ton lit, secouée par la visite inopportune et la révélation de la force de ton pouvoir. Les mécanismes de ton esprit avaient fonctionnés à plein régime en quelques minutes. Pris dans leur chevauchée effrénée le sommeil avait perdu la course et essoufflé avait  définitivement renoncé à t’emporter dans sa valse. Enervée tu envoyas valdinguer ta couverture avec un soupir d’exaspération. J’émis un huissement de mécontentement mais tu t’exclamas :

-« Désolée Monsieur Armada je n’ai pas ton sommeil à toutes épreuves. Il faut que je prenne l’air ! »

Tu te dirigeas d’un pas décidé vers la fenêtre du balcon en te trébuchant à moitié ce qui eut pour effet d’augmenter ta colère. Je me retins  cependant de rire mais tu avais deviné mes pensées et me lanças un coussin que j’évitais de justesse. Dehors tu grimpas le croisillon de la façade en parfaite sauvageonne que tu avais été pendant maintes années. Tu atteignis le toit, ton refuge lors des jours d’instabilité et de doutes. Tu faillis tombée de celui-ci en  apercevant une fille aux cheveux rouges qui tortillait nerveusement une mèche de cheveux. Son masque de colère avait cependant été remplacé par celui de la surprise. Elle te lança d’un ton ahuri :

-« Je ne savais pas que les bourgeois savaient grimper sur les croisillons.. »

-« Oui dans les dictionnaires de bourgeois on appelle ça…un préjugé »

A notre plus grand étonnement Zembria, la tête rejetée en arrière, éclata d’un  rire gai  qui sonna comme une rafraîchissante mélodie dans la moiteur de la nuit…

30 septembre 2008

+La voix de Dieu+

Chapitre 10 :

La conversation dura une bonne partie de la soirée sur des thèmes aussi variés qu’inutiles. Les deux exorcistes étaient apparemment de passage pour vérifier une légende aussi floue qu’inexistante à mon avis…Leur mission semblait confidentielle. Tu ne desserras pas la mâchoire de la soirée te contentant de regarder dans le vide. Les deux exorcistes par contre t’épiaient du coin de l’œil n’osant toute fois pas lancer une discussion. Ils étaient aussi différents que le sont le jour et la nuit. La jeune fille à la chevelure rougeoyante se parait d’une allure fière et sauvage comparable aux illustrations des grands samouraïs dans les livres d’histoire. Le garçon rougissait chaque fois que ton regard dénué d’expression rencontrait le sien. Ses yeux se tintaient de vert et de gris telles les montagnes recouvertes de grands conifères et les lacs couleur de métal  abyssaux. On avait l’impression de voyager dans la profondeur de ses iris. Je savais à la façon dont tes mains s’agrippaient  aux accoudoirs que malgré ton air indifférent   tu les analysais, ton cerveau confectionnant une base de données impressionnante. Détaillant et analysant chacun de leur geste, chacune de leur expression même celles qui étaient presque imperceptibles .Tu tentais de les définir. Sans aucun doute, je su sans mot que le jeune homme te posait problème. Tu me révélas plus tard qu’il avait pour toi l’allure insaisissable d’une couleuvre chaque fois que tu étais sur le point de comprendre ses sentiments. Ceux-ci te glissaient entre les mains. Bientôt la comtesse qui s’était égosillée toute la soirée se tourna vers toi et s’exclama :

-« Et bien Lore tu ne parles pas beaucoup.. »

-« Je suis fatiguée Marianne, veuillez me pardonner.. »

-« Oh mais c’est vrai qu’il est tard…Si nous allions dormir. Ces messieurs et ses exorcistes vont loger cette nuit ici »  Elle s’était tour à tour tournée vers la grande horloge et avait embrassée la foule d’un geste large.

-« Bien bonne nuit comtesse…que votre nuit soit douce » Tu fis une révérence et sortit sans un regard vers les deux jeunes gens.

Pendant que nous arpentions en silence le couloir jusqu’à notre chambre je me risquai une intervention timide :

-« Tu as l’air contrariée Lore.. »

-« mmhhhh vraiment ? Je ne sais pas...La présence de ces exorcistes me perturbe. J’ai l’impression qu’ils annoncent l’arrivée d’un changement imminent »

-« Tu as peur du changement ? »

-« Je suis fatiguée Armada. Je n’ai pas la force pour des questions existentielles » Eludas-tu d’un geste impatient de la main. Après ta toilette et avant de te coucher tu ouvris la porte de ton balcon. Cette nuit était étonnamment chaude et humide pour un jour d’été écossais. Tu posas ta tête sur l’oreiller je me coucha à tes côtés une aile posée sur ta joue. Morphée te pris immédiatement dans tes bras et je ne tardas pas à sentir mes paupières s’alourdirent.., inconscient du danger qui se profilait…

Je sentis une respiration chaude hérissé mes plumes. Un signal d’un danger imminent s’alluma quelque part dans mon cerveau en même temps dans le tien. Mes yeux s’ouvrirent d’un coup sous l’effet de l’émotion intense. Un visage était penché au dessus du tien. Tu suffoquas et te préparas à hurler mais il fut plus rapide te plaquant sa main contre ta bouche.

-« Chuuuuuttt pauvre petite chose fragile.. » Nous n’arrivions pas à distinguer son visage dans les ténèbres de la nuit mais tes mains griffèrent celui-ci dans un geste instinctif de défense.

-« KON…Il suffit ! » Coupa une voix autoritaire mais calme provenant du balcon.

-« pffff Tu n’est pas rôle Tenma ! Si on ne peut même plus s’amuser quelque peu.. » D’un geste félin, il sauta par-dessus le lit et se retrouva à la porte du balcon. Eclairée par la lumière blafarde de la pleine lune, trois ombres s’y tenaient.

-« Veuillez pardonner le comportement impolis de mon jeune frère douce damoiselle » Cette voix était celle autoritaire qui avait mis fin au agissement de l’assaillant. Elle provenait d’un jeune homme de 18 ans à la peau blanche et aux yeux brun où se lisait une lueur de malice. Il était habillé d’un costume gris à veste trois quart. Aucune cravate ne s’enroulait autour de son cou. Ses cheveux t’étonnèrent, se parant de brun foncé et striés de gris. Si tu étais sur tes gardes lors de la première attaque tu le fus encore plus en découvrant ce jeune homme.

-« Je ne sais point ce qui est le plus impolis…Surprendre une jeune-fille dans son sommeil où se retrouver à la porte de son balcon en plein milieu de la nuit » lanças tu d’un ton sec.

-« Mais c’est qu’il griffe le minou » Cette fois c’était ton premier assaillant qui avait repris la parole. Lui était vêtu d’un pantalon de costume noir. Une chemise blanche aux manches retroussées  déboutonnée jusqu'à la poitrine laissait entrevoir une cravate dénouée négligemment. Il portait un petit gilet de costume brun aux lignes grises. Les mains dans ses poches il affichait un air sarcastique.

-« Laisse moi t’amadouer.. » Les contours de son corps devinrent flous comme s’il eut été imbibé d’une épaisse brume. Une lumière violette et inquiétante émanait de son corps. Celui-ci sembla se tordre et là où se tenait un jeune homme d’environ 17 ans miaulait un chat. Tu reculas d’un pas sous l’effet de la surprise. Sans se laisser désarçonner, il approcha d’un pas dont seuls les félins ont le secret. Il se frotta contre tes chevillent dans un geste séduisant. Tu le frappas de ton pied pour l’éloigner. Immédiatement Le chat fit place à une panthère aux muscles saillants et à la gueule béante.

-« Ne me sous estimes pas femme » Gronda-t-il, une lueur sauvage dans les pupilles.

Un rire doux retenti mettant fin au rugissement sourd.

-« Kon tu n’es vraiment pas doué avec les femmes » Tu te retournas vers le troisième inconnu. Un peu plus grand que les autres, appuyé d’un air décontracté sur la rambarde. Ses cheveux brun clair s’éparpillaient jusqu'à son cou. Il portait un borsalino enfoncé plus d’un coté lui cachant ainsi un œil. Ses grandes mains tenaient fermement une guitare aux couleurs d’ivoire accordées à celle de sa boucle d’oreille. Celle-ci brillait étrangement et un peu trop fort dans la pénombre de la nuit.

-« Ah oui will…et comment dois-je faire alors ? Montres moi si tu es si doué ? » Le dénommé Kon avait repris forme humaine, accroupi, il défiait son frère du regard.

-« Il suffit de  murmurer une douce mélodie avec la lune pour témoin… Voyons c’est évident !» Tu te préparas à protester mais il caressa les cordes de son instrument et une douce complainte s’éleva de ses lèvres, faisant vibrer l’air immobile de cette nuit d’été. Ton bras qu’il y a à peine quelque seconde étaient levés dans un geste de défis, retomba mollement le long de ton corps. Tu penchas la tête de côté et resta immobile à observer d’un regard vide le  chanteur qui sourit doucement en observant ta réaction. Un bruit violent de porte qu’on ouvre à la volée retentis et te sortis brusquement de ton hypnose. Une tornade aux couleurs rouges passa à tes côtés te projetant à terre. Les trois visiteurs inopportuns sourirent d’un air de défis :

-« On ne peut jamais avoir la paix.. » soupira Kon d’un mouvement d’épaule exagéré.

-« Même pas pour discuter tranquillement » renchérit Will qui avait cessé sa chansonnette.

-« Espèces de bâtards » Fulmina zembria.

-« Bien vu que notre conversation a été interrompue d’une façon si grossière. On se demande qui semble le plus bâtard d’ailleurs. Nous la continuerons une autre fois belle jeune femme » murmura Tenma en faisant un clin d’œil. 

-« Allons-y ! » ordonna t-il  tout les trois basculèrent par delà la rambarde dans le vide de la nuit. Le temps que Zembria fasse les trois enjambées qui la séparaient du balcon, son sabre coupa le vide qu’ils avaient laissés, en disparaissant.

Elle se retourna vers toi une colère innommable fendait ses pupilles en deux lignes plus acérées qu’une lame à double tranchant. Elle crache d’un ton mauvais et menaçant :

-« Tu oses pactiser avec l’ennemi sous mon nez ! Tu n’es qu’une infâme traîtresse ».Tu relevas la tête le menton vers l’avant dans un signe de défis.

-« Pactiser avec l’ennemi ? Il me semble que je ne suis point exorciste je fais donc ce que je veux »La jeune exorciste grinça des dents à l’écoute de ta réplique.

Quand Max arriva le souffle court et à moitié débraillé, stupéfait du spectacle…il murmura le souffle court :

-« Si on se calmait les filles… »

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Madamoiselle Mani rentre en scène
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