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Madamoiselle Mani rentre en scène
30 septembre 2008

+La voix de Dieu+

Chapitre 10 :

La conversation dura une bonne partie de la soirée sur des thèmes aussi variés qu’inutiles. Les deux exorcistes étaient apparemment de passage pour vérifier une légende aussi floue qu’inexistante à mon avis…Leur mission semblait confidentielle. Tu ne desserras pas la mâchoire de la soirée te contentant de regarder dans le vide. Les deux exorcistes par contre t’épiaient du coin de l’œil n’osant toute fois pas lancer une discussion. Ils étaient aussi différents que le sont le jour et la nuit. La jeune fille à la chevelure rougeoyante se parait d’une allure fière et sauvage comparable aux illustrations des grands samouraïs dans les livres d’histoire. Le garçon rougissait chaque fois que ton regard dénué d’expression rencontrait le sien. Ses yeux se tintaient de vert et de gris telles les montagnes recouvertes de grands conifères et les lacs couleur de métal  abyssaux. On avait l’impression de voyager dans la profondeur de ses iris. Je savais à la façon dont tes mains s’agrippaient  aux accoudoirs que malgré ton air indifférent   tu les analysais, ton cerveau confectionnant une base de données impressionnante. Détaillant et analysant chacun de leur geste, chacune de leur expression même celles qui étaient presque imperceptibles .Tu tentais de les définir. Sans aucun doute, je su sans mot que le jeune homme te posait problème. Tu me révélas plus tard qu’il avait pour toi l’allure insaisissable d’une couleuvre chaque fois que tu étais sur le point de comprendre ses sentiments. Ceux-ci te glissaient entre les mains. Bientôt la comtesse qui s’était égosillée toute la soirée se tourna vers toi et s’exclama :

-« Et bien Lore tu ne parles pas beaucoup.. »

-« Je suis fatiguée Marianne, veuillez me pardonner.. »

-« Oh mais c’est vrai qu’il est tard…Si nous allions dormir. Ces messieurs et ses exorcistes vont loger cette nuit ici »  Elle s’était tour à tour tournée vers la grande horloge et avait embrassée la foule d’un geste large.

-« Bien bonne nuit comtesse…que votre nuit soit douce » Tu fis une révérence et sortit sans un regard vers les deux jeunes gens.

Pendant que nous arpentions en silence le couloir jusqu’à notre chambre je me risquai une intervention timide :

-« Tu as l’air contrariée Lore.. »

-« mmhhhh vraiment ? Je ne sais pas...La présence de ces exorcistes me perturbe. J’ai l’impression qu’ils annoncent l’arrivée d’un changement imminent »

-« Tu as peur du changement ? »

-« Je suis fatiguée Armada. Je n’ai pas la force pour des questions existentielles » Eludas-tu d’un geste impatient de la main. Après ta toilette et avant de te coucher tu ouvris la porte de ton balcon. Cette nuit était étonnamment chaude et humide pour un jour d’été écossais. Tu posas ta tête sur l’oreiller je me coucha à tes côtés une aile posée sur ta joue. Morphée te pris immédiatement dans tes bras et je ne tardas pas à sentir mes paupières s’alourdirent.., inconscient du danger qui se profilait…

Je sentis une respiration chaude hérissé mes plumes. Un signal d’un danger imminent s’alluma quelque part dans mon cerveau en même temps dans le tien. Mes yeux s’ouvrirent d’un coup sous l’effet de l’émotion intense. Un visage était penché au dessus du tien. Tu suffoquas et te préparas à hurler mais il fut plus rapide te plaquant sa main contre ta bouche.

-« Chuuuuuttt pauvre petite chose fragile.. » Nous n’arrivions pas à distinguer son visage dans les ténèbres de la nuit mais tes mains griffèrent celui-ci dans un geste instinctif de défense.

-« KON…Il suffit ! » Coupa une voix autoritaire mais calme provenant du balcon.

-« pffff Tu n’est pas rôle Tenma ! Si on ne peut même plus s’amuser quelque peu.. » D’un geste félin, il sauta par-dessus le lit et se retrouva à la porte du balcon. Eclairée par la lumière blafarde de la pleine lune, trois ombres s’y tenaient.

-« Veuillez pardonner le comportement impolis de mon jeune frère douce damoiselle » Cette voix était celle autoritaire qui avait mis fin au agissement de l’assaillant. Elle provenait d’un jeune homme de 18 ans à la peau blanche et aux yeux brun où se lisait une lueur de malice. Il était habillé d’un costume gris à veste trois quart. Aucune cravate ne s’enroulait autour de son cou. Ses cheveux t’étonnèrent, se parant de brun foncé et striés de gris. Si tu étais sur tes gardes lors de la première attaque tu le fus encore plus en découvrant ce jeune homme.

-« Je ne sais point ce qui est le plus impolis…Surprendre une jeune-fille dans son sommeil où se retrouver à la porte de son balcon en plein milieu de la nuit » lanças tu d’un ton sec.

-« Mais c’est qu’il griffe le minou » Cette fois c’était ton premier assaillant qui avait repris la parole. Lui était vêtu d’un pantalon de costume noir. Une chemise blanche aux manches retroussées  déboutonnée jusqu'à la poitrine laissait entrevoir une cravate dénouée négligemment. Il portait un petit gilet de costume brun aux lignes grises. Les mains dans ses poches il affichait un air sarcastique.

-« Laisse moi t’amadouer.. » Les contours de son corps devinrent flous comme s’il eut été imbibé d’une épaisse brume. Une lumière violette et inquiétante émanait de son corps. Celui-ci sembla se tordre et là où se tenait un jeune homme d’environ 17 ans miaulait un chat. Tu reculas d’un pas sous l’effet de la surprise. Sans se laisser désarçonner, il approcha d’un pas dont seuls les félins ont le secret. Il se frotta contre tes chevillent dans un geste séduisant. Tu le frappas de ton pied pour l’éloigner. Immédiatement Le chat fit place à une panthère aux muscles saillants et à la gueule béante.

-« Ne me sous estimes pas femme » Gronda-t-il, une lueur sauvage dans les pupilles.

Un rire doux retenti mettant fin au rugissement sourd.

-« Kon tu n’es vraiment pas doué avec les femmes » Tu te retournas vers le troisième inconnu. Un peu plus grand que les autres, appuyé d’un air décontracté sur la rambarde. Ses cheveux brun clair s’éparpillaient jusqu'à son cou. Il portait un borsalino enfoncé plus d’un coté lui cachant ainsi un œil. Ses grandes mains tenaient fermement une guitare aux couleurs d’ivoire accordées à celle de sa boucle d’oreille. Celle-ci brillait étrangement et un peu trop fort dans la pénombre de la nuit.

-« Ah oui will…et comment dois-je faire alors ? Montres moi si tu es si doué ? » Le dénommé Kon avait repris forme humaine, accroupi, il défiait son frère du regard.

-« Il suffit de  murmurer une douce mélodie avec la lune pour témoin… Voyons c’est évident !» Tu te préparas à protester mais il caressa les cordes de son instrument et une douce complainte s’éleva de ses lèvres, faisant vibrer l’air immobile de cette nuit d’été. Ton bras qu’il y a à peine quelque seconde étaient levés dans un geste de défis, retomba mollement le long de ton corps. Tu penchas la tête de côté et resta immobile à observer d’un regard vide le  chanteur qui sourit doucement en observant ta réaction. Un bruit violent de porte qu’on ouvre à la volée retentis et te sortis brusquement de ton hypnose. Une tornade aux couleurs rouges passa à tes côtés te projetant à terre. Les trois visiteurs inopportuns sourirent d’un air de défis :

-« On ne peut jamais avoir la paix.. » soupira Kon d’un mouvement d’épaule exagéré.

-« Même pas pour discuter tranquillement » renchérit Will qui avait cessé sa chansonnette.

-« Espèces de bâtards » Fulmina zembria.

-« Bien vu que notre conversation a été interrompue d’une façon si grossière. On se demande qui semble le plus bâtard d’ailleurs. Nous la continuerons une autre fois belle jeune femme » murmura Tenma en faisant un clin d’œil. 

-« Allons-y ! » ordonna t-il  tout les trois basculèrent par delà la rambarde dans le vide de la nuit. Le temps que Zembria fasse les trois enjambées qui la séparaient du balcon, son sabre coupa le vide qu’ils avaient laissés, en disparaissant.

Elle se retourna vers toi une colère innommable fendait ses pupilles en deux lignes plus acérées qu’une lame à double tranchant. Elle crache d’un ton mauvais et menaçant :

-« Tu oses pactiser avec l’ennemi sous mon nez ! Tu n’es qu’une infâme traîtresse ».Tu relevas la tête le menton vers l’avant dans un signe de défis.

-« Pactiser avec l’ennemi ? Il me semble que je ne suis point exorciste je fais donc ce que je veux »La jeune exorciste grinça des dents à l’écoute de ta réplique.

Quand Max arriva le souffle court et à moitié débraillé, stupéfait du spectacle…il murmura le souffle court :

-« Si on se calmait les filles… »

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