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Madamoiselle Mani rentre en scène
30 septembre 2008

+La voix de Dieu+

Chapitre 8 :

Je vins me poser près de toi ma tête contre la tienne courbée par le poids du chagrin. Nous sommes restés comme cela une partie de la nuit. Pour la première fois depuis notre première rencontre je ne savais comment réagir. Mais j’étais certain d’une chose…J’avais la ferme conviction qu’Ael reviendrait, qu’il tiendrait à n’importe quel prix sa promesse. La froideur avait imprégné mes ailes engourdies, Une épaisse buée se formait à chacune de nos respirations. Quand des pas légers mais plus bruyants que ceux du sorcier  retentirent dans la nuit noire. Une silhouette avançait vers nous faisant craquer les brindilles. Un chandelier à la main une femme se positionna face à nous . Elle était âgée mais sa peau était étonnamment lisse. A l’exception des rides qui se formaient  au coins de ses yeux malicieux et à la commissure de ses fines lèvres. Tu ne relevas même pas la tête …

-« Bonsoir vous deux ! Quel temps épouvantable n’est ce pas ? Enfin après tout c’est bien normal nous sommes en Ecosse...Que serait l’Ecosse sans la pluie ? » Elle rit doucement et celui-ci résonna dans la nuit, comparable à une lanterne vacillante dans les ténèbres de L’abandon. Elle me fit penser aux caricatures des grands-mères actives et dynamiques. Elle portait un pantalon en tweed  d’une coupe impeccable et un gros pull en cachemire recouvert par un grand châle en laine posé avec décontraction sur ses épaules.

_ « hoho lala où ais-je la tête ? J’oublie même de me présenter, je me nomme Marianne Austen et je suis la comtesse propriétaire de ce domaine. Mais oublier les titres ronflants c’est bon pour le protocole pour vous je serais Marianne ou Mari enfin c’est à vous de décider. Si on rentrait ? Ael ne vous a pas amené ici pour que vous mouriez de froid ? »

Tu te courbas et émis un gémissement en entendant prononcer le nom du sorcier. Marianne paru surprise et sans doute aidée par la sagesse de l’âge elle n’eut pas besoin de plus d’explication. Un sourire compatissant étira ses traits et elle te pris dans ses bras. Tu n’eus aucune réaction, poupée de chiffon rendue inerte par le trop plein d’émission. Mais je remerciais en silence Dieu de nous avoir envoyer Marianne et décidais de ne plus jamais douter de la bonté du Créateur. Elle t’aida à te relever et nous nous dirigeâmes d’un commun mouvement vers la fin du chemin étroit. Nous débouchâmes vers une imposante grille faite d’or et de fer entrelacés dans de grandes arabesques. Au bout d’une longue allée bordée d’arbres majestueux, taillés soigneusement, se dessinait un imposant manoir. Notre nouvelle maison nous ouvrait les bras .Une nouvelle page de notre vie venait de se tourner et une autre était sur le point d’être écrite…

Tu mis plusieurs jours pour sortir de ta léthargie.  Tu sombrais souvent dans un sommeil agité où tu murmurais son nom. Tu appelais ta mère, suppliant de ne pas lui faire de mal, tu maudissais ton père puis hurlais de ne pas te toucher. Je paniquais souvent devant les bribes de ton passé remontant trop souvent’ à mon goût, à la surface de ton esprit.  Marianne tennait ta main en silence, se contentant de te soutenir. Puis un beau matin tu te redressas dans ton lit, tes cheveux ressemblant à un nid de corbeaux et  tu crias d’une voix déterminée :

-« Cela suffit maintenant ! » Tu serras les points pour montrer la force de ta résolution.

-« Si on allait le visiter ce manoir ? Mon Armada ... » Tu avais prononcé ces dernières paroles d’un ton si affectueux que mon cœur fut transpercé. Mon inquiétude des derniers jours s’envola dans un ultime soubresaut et je fis claquer mon bec en signe d’acquiescement. Nous déambulâmes dans le manoir croisant quelques domestiques qui nous saluaient aimablement. Personne ne semblait surpris de notre présence. Nous eûmes ainsi tout le loisir de découvrir les nombreuses pièces et  multiples trésors du manoir. Nous parant soudain de  l’âme de grands explorateurs prêts à partir à l’aventure. Une de nos découvertes changea ta vie à tout jamais…

Nous avions emprunté le couloir de l’aile ouest, en silence, nous prenant cette fois pour des voleurs. Une des portes en particulier attira ton attention, ce fut peut-être la destinée qui te guida. Tu posas tes fins doigts contre le cadran en bois fin. Tu l’ouvris et dans un grincement les gonds pivotèrent laissant apparaître une bibliothèque comme je n’en avais jamais vu. Une pièce haute de plus de 3 mètres et longues de 10, offrait une pamoison de livres de toutes tailles et de toute couleurs. Les hautes étagères qui recouvraient tout les murs et encombraient la pièce regorgeaient de trésors dans des matières variées. De quelques enjambées on pouvait passer des mathématiques à la géologie en faisant un détour par l’histoire et la biologie, en se perdant par la linguistique et les langues anciennes pour venir  se reposer dans les nombreux romans classiques en tout genre. Ta bouche était grande ouverte et tu ne réussis a émettre qu’un gloussement de plaisir.

-« Alors c’est cela que l’on appelle des livres Armada ? C’est étrange on dirait que dans cette pièce le temps n’a plus d’emprise. Il arrête sa course mais laisse pourtant une trace de son passage dans chacune de ces pages….» Tu t’étais avancée dans la pièce et effectuais un geste que tu allais répété un incommensurable  nombre de fois dans ta vie. Tu effleurais à peine les couvertures des livres en passant dans les allées. Tes doigts semblaient vouloir connaître chacune des aspérités de celles-ci. Délicatement comme si su été une pierre précieuse tu ouvris ton  premier livre. Tu fourras ta tête dans celui-ci et renifla la page.

-« Quelle merveilleuse odeur Armada ! Une odeur comme j’en n’en ai jamais senti… la connaissance à donc une odeur bien particulière ? » Un sourire béat avait étiré tes lèvres et je ris devant ton excitation. C’est ainsi que tu dévoras littéralement toute la bibliothèque de la comtesse. Elle t’apprit à te servir de dictionnaires car même si tu savais lire, tu n’avais pas reçu une vaste éducation. Tu appris vite, très vite me stupéfiant encore une fois. La comtesse aimait répéter à ses amis que tu étais une parfaite autodidacte pour son plus grand bonheur. Les journées passèrent rythmées par tes heures passées à la bibliothèque et nos promenades dans la forêt. Un jour cependant la comtesse vint nous annoncer qu’elle voulait t’emmener en ville sans moi. Tu ne protestas pas après tout nous avions notre vue synchronisée. Quand tes pieds chaussés de botte se posèrent sur les pavés de la ville. Entourée par le bruit incessant d’une agitation grouillante, tu eus une réaction que personne n’avait prévu….

Nous révélant ainsi ce qui deviendra une de tes principales capacités.

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