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Madamoiselle Mani rentre en scène
30 septembre 2008

+La voix de Dieu+

Chapitre 15 :

Tes mains tremblaient en me serrant, tu semblais ne plus savoir que faire. Max nous scrutait mais non plus avec des yeux arrondis par l’étonnement mais pénétrants et inquisiteurs. Zembria affichait un sourire triomphant signe d’une victoire qui nous échappait. Nul n’avait envie de rompre le silence si épais qu’il semblait pénétrer dans chaque pore de ta peau, il suintait et envahissait chaque recoin de la chambre. Max le fendit d’un :

-« C’est une innocence… » Son ton était indéfinissable, il paraissait neutre mais avait légèrement tremblé sur la fin. Si tôt cette phrase lancée, elle se fit engloutir par ce silence  énorme et glouton, retombant aussi vite qu’elle était apparue.

-« Bravo ! Mais qu’il est intelligent ce damoiseau… Dis moi Lore tes amis on un sens de l’observation aigu, j’en suis pantois » Lâchais-je d’un ton caustique mais là où tu me répondais intérieurement d’habitude, nos esprits étant reliés, cette fois la ta seule réponse fut ce silence assourdissant…  Je compris que tu réfléchissais à une folle allure, tu essayais de joindre des bouts d’idées entre elles. Par le jeu d’essais, erreurs tu saisissais une corde de pensée que tu tentais de relier avec une autre. Mais elles t’échappaient toutes, couleuvres froides et teigneuses, il te manquait la colle de la thèse principale pour les joindre l’une à l’autre.

-« Je le savais, c’était presque certain...Un faucon si bien domestiqué et lié de façon si forte à une humaine... » Zembria de sa voix cassante et froide semblait exulter et posait sur nous un regard implacable.

-« De toute façon que tu l’aies su ou pas cela ne changeras rien, Zembria. Il faut l’emmener avec nous. Le choix n’est plus possible ! » Max prononça cette phrase d’un voix autoritaire qui lui allait si mal. Néanmoins elle avait pour moi le goût amer de la sentence. De quel droit décidait-il de notre destinée ? Qui était-il pour ça ? Je m’énervais maudissant les deux jeunes exorcistes de leur impudence. Mais je le savais mieux qui quiconque, cette sourde colère ne cachait rien d’autre que mon dégoût envers mon comportement. J’avais volontairement omis de te parler de la Congrégation de l’ombre, des exorcistes et de leurs dangereuses missions préférant m’attarder sur l’amour de Dieu et  les méfaits du Comte Millénaire. Je te voulais pour moi seul…Tout ce qui m’importait c’était de rester à tes côtés, je maudirais à jamais quiconque se mettrait entre toi et moi. Tu étais ma terre sur laquelle je m’étais posé, ma vie, mon espoir, celle qui entendait ma voix. Je souffrais déjà tellement de ne pouvoir te serrer dans mes bras dans tes moments d’angoisse  ni même te toucher ou sécher tes larmes, si jamais nous eûmes été séparé… J’eu soudain le vertige la force de mes sentiments me donna le haut de cœur. Que m’arrivait-il ? Je regrettais soudain de ne plus être un faucon. Je désirais plus que jamais m’envoler dans l’immensité des cieux, fendre l’air et le sentir claquer contre mon plumage et me piquer les yeux.

-« Loroleï nous partirons demain matin à la première heure » lança max en me coupant dans les méandres de mes émotions.

-« Et si je refuse » Tu desserras  les dents pour la première fois depuis de longues minutes. Tes poings étaient contractés et ton nez déjà si petit semblait se contracter sous l’effort que tu fournissais pour paraître calme.

-« Je croyais avoir été clair Lore, ce n’est pas une demande c’est un ordre »Le ton de Ma x se voulait le plus ferme possible mais son regard trahissait son agitation.

-« Un ordre mais je ne suis pas une exorciste je n’ai aucun ordre à avoir ! » Cette fois ci tu avais crié, ton sentiment d’indignation était renforcé par les grands gestes que tu effectuais. Tes bras ballotant le long de ton corps il y a à peine quelque minutes, semblaient être désarticulés comme des ressors trop tendu tellement l’amplitude de tes gestes étaient grande. C’est la première fois que je te voyais perdre tes moyens à ce point. Ressentais-tu la même chose que moi ? On aurait dit que tu essayais de nier mon existence depuis que je m’étais réveillé de mon drôle de songe. Tu m’en voulais de t’avoir caché des informations par pur égoïsme je le savais mais… Imaginais-tu seulement la puissance de mes sentiments à ton égard… Max n’ajouta rien d’autre qu’un :

-« Demain à l’aube » et il quitta la pièce accompagné de l’exorciste à la chevelure rougeâtre.

  Le soleil venait à peine de poser ses premiers cheveux dorés sur la nature  endormie que nous franchissions le pas de ce qui fut pendant deux ans notre demeure. Tu n’avais toujours  pas ouvert la bouche depuis que Max et zembria avaient quitté ta chambre. Tu semblais t’être renfermée dans un mutisme tenace n’ayant pour seules compagnes que tes noires pensées. Les adieux à la comtesse sur le pas de la porte t’arrachèrent quelques larmes. Mais ta douleur était si grande qu’aucune réaction de ton corps ne pouvait lui servir d’exutoire. La comtesse murmura qu’elle nous avait tout les deux aimé comme ses propres enfants qu’elle savait qu’un jour où l’autre on lui serait arraché et qu’elle ferait importer le reste de nos affaires que dans notre empressement nous n’avions pas eu le temps d’empaqueter. Après un dernier signe de la main et un ultime regard vers le Manoir nous commençâmes notre périple qui devait nous mener au quartier général des exorcistes. Selon les explications dont l’imprécision, me laissait sans voix, de max il devait se situer quelque part dans les Cornouaille. Alors que la nature s’éveillait et que l’astre lumineux envahissait la scène bleutée nous primes le chemin rocailleux qui s’étirait paresseusement devant nous et je suppliais Dieu que tu daignes de nouveaux me parler…

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