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Madamoiselle Mani rentre en scène
30 septembre 2008

+La voix de Dieu+

chapitre deux :

« Armada… »

Magnifique nom que celui –là, il sonnait si bien dans ta bouche.

Et cela a été mon tour d’être muet, tu ne comprenais pas  mon soudain silence et me regardais de tes yeux arrondis par l’interrogation. Quand soudain j’ai éclaté de rire qui semblait dérailler par l’émotion. Passé ta surprise tu as essayé de m’accompagner mais tu avais si peu l’habitude de rire que  tu semblais bêler plus qu’autre chose…

-« Armada c’est un magnifique nom  et toi as-tu un nom ?» Cette question m’a parue étrange nous étions si proches depuis maintenant 9 mois et je ne connaissais toujours pas ton nom. J’ai de suite regretté cette curiosité quand j’ai vu ta tête se courber et tes yeux se voiler. J’ai eu si peur d’avoir raviver des blessures si peu cicatrisées et réouvert les plaies béantes de tes souvenirs douloureux. Un silence inquiétant s’installa tu ne bougeais pas d’un pouce j’allais me décider à le  rompre d’une façon ou d’une autre quand tu as levé ton regard vers mois et j’y ai lu une détermination que je ne connaissais pas.

-« je m’appelle…je m’appelle » Tes lèvres bougeaient mais le nom ne franchissait pas ta bouche. Tu semblais torturée, tes traient étaient déformés..

Tu as fermé les yeux et puis soudain tu as hurlé à pleins poumons comme si tu te taisais depuis trop longtemps comme si une force s’était réveillée en toi, un lion fou voulant à tout prix s’échapper de sa cage. La bête a surgit faisant s’envoler les oiseaux qui picoraient à côté de nous…

-« LOROLEÏ DASKANIA »

    

      Tu avais serré les poings si fort que leurs jointures en étaient blanchies. Sous l’effort, tes joues avaient rougi et ton souffle s’était fait saccadé. Pour rien au monde je n’aurais rompu le silence qui nous avait recouvert comme un voile duveteux, seulement interrompu par ta respiration se calmant.  Même la forêt paraissait se prêter au cérémonial. Elle savait sans doute, tout comme moi, que tu venais de vivre un des moments les plus important de ta vie…. Celui qui n’en a pas pris compte est ton estomac réclamant son du à coup de gargouillements longs et plaintifs. Nos rires se sont élevés en union et la forêt a repris vie. Nous Partîmes chasser et ton pas me semblait moins hésitant. Tu ne te courbais plus sous le poids du  désespoir mais redressais la tête. Nous mangeâmes toi et moi , en silence, nous n’avions pas besoin de mots pour nous comprendre. Nous étions les deux aspects du même être. Tu étais la terre sur la quelle je m’étais accroché, j’étais la lune qui t’avait guidé.

    Cette nuit là, le vent s’est levé et alors que nous dormions, sous notre arbre préféré, ivres du bonheur de cette journée ; j’ai rêvé…Je ne savais point que je le pouvais… Mais j’ai rêvé de vents impétueux et de montagnes, de nuages et de ciel bleus. J’ai fait un songe où je fendais les cumulus cotonneux porté par des courant d’air chauds. J’avais le goût de la liberté en bouche et mon ombre se reflétait sur les collines tout en bas. Le monde semblait si petit du haut du ciel. J’étais le roi, j’étais fière, j’étais rapide et léger, j’étais un faucon…

Quand le soleil fragile de l’aube naissante a dardé ses premiers rayons sur notre cachette, j’ai su que mon rêve était devenu réalité…

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